06 novembre 2024
« C’est une première : l’ensemble des outils proposés et adoptés par notre assemblée accompagnent désormais la mise en mouvement des territoires sur la transition écologique » : Laurent Gérault, conseiller régional délégué à l’environnement, la transition énergétique, la croissance verte et au logement, a ainsi résumé l’ambition régionale, rappelant combien « l’urgence est d’agir et de dépasser le discours écologique culpabilisant pour favoriser une écologie positive, tournée vers le modèle de croissance verte. » La Région des Pays de la Loire entend ainsi construire, dans les dix prochaines années, une politique active axée sur la transition écologique, créatrice d’emplois et s’appuyant sur un nouveau modèle de croissance verte, économiquement porteur et respectueux de l’environnement.
Un constat environnemental inquiétant
Augmentation de 0,8°C au cours du 20e siècle, hausse du niveau de l’Océan Atlantique de 3 cm en dix ans, faune et flore fragilisées… « L’urgence climatique est réelle en Pays de la Loire », comme l’a souligné le médecin et explorateur français Jean-Louis Étienne, lorsqu’il a répondu à l’invitation de la Région des Pays de la Loire, en novembre 2016 : « il est nécessaire que chacun puisse agir dans son champ de compétences ». Et ce champ de compétence, la Région a choisi de s’y engager de façon évidente : le lancement en 2016 d’une feuille de route sur la transition énergétique, avec 52 actions concrètes, a été une première étape décisive. Aujourd’hui, la collectivité élargit son domaine d’actions en sept priorités et 82 actions, et renforce nettement son investissement financier.
82 actions, 353 millions d’euros investis
« En adoptant sa Feuille de route sur la transition énergétique, la majorité régionale a ancré la lutte contre le réchauffement climatique comme une priorité », rappelle Christelle Morançais, présidente de la Région des Pays de la Loire. « Convaincue de l’urgence à agir et de l’importance stratégique de positionner l’écologie au coeur de l’avenir de notre territoire, la Région veut aujourd’hui créer un nouveau modèle de croissance verte, économiquement porteur et respectueux de l’environnement. C’est pourquoi j’ai aussi demandé à l’Etat de consacrer un pilier du Contrat d’Avenir Pays de la Loire à la transition écologique, suite à l’abandon du projet d’aéroport de Notre dame des Landes. »
La présidente place la qualité de vie des Ligériens et la création d’emplois nouveaux au cœur de cette ambition déclinée en sept axes :
- Favoriser la croissance verte et la transition écologique des entreprises. Donner les moyens aux entreprises ligériennes de créer de l’activité grâce à la transition écologique, une ambition qui bénéficie d’un budget de 108 M€ pour l’année 2018 qui financeront plusieurs actions, dont une filière automobile et croissance verte avec le pôle de compétitivité ID4Car, la mobilisation d’investisseurs financiers (green bonds), la création d’une société d’économie mixte (SEM) Croissance verte.
- Décarboner la production d’énergie et préserver la qualité de l’air. 83 M€ sur quatre ans seront consacrés pour tripler la production d’énergies renouvelables (éolien, solaire, énergies marines, biomasse, géothermie…) d’ici à 2021 et engager une révolution industrielle : soutien à la diversification de la Centrale de Cordemais, promotion du projet Carbon Diairy (diagnostics énergétiques et plans d’économie dans les exploitations agricoles laitières), mise en place un GIEC Grand Ouest et organisation d’un Grenelle du climat d’ici à 2021.
- Accélérer la rénovation thermique et la construction durable. L’objectif affiché est la rénovation de 100 000 logements d’ici à 2021. De plus, différentes actions seront engagées pour accompagner la rénovation énergétique des logements privés, soutenir la maîtrise de l’énergie des entreprises, s’engager dans un Plan régional bâtiment durable… Montant pour ce volet rénovation thermique et construction durable : 61 M€.
- Encourager l’économie circulaire. Préserver les ressources, créer des emplois : 26 initiatives sont soutenues par la Région, notamment pour structurer les échanges de bonnes pratiques, développer un livret d’épargne participatif, encourager les achats responsables…
- Faire des Pays de la Loire la 1ère Région française pour la mobilité durable. La Région mobilise ses compétences pour développer l’usage des transports collectifs, ferroviaires et routiers et être à la pointe des innovations et expérimentations sur les motorisations alternatives. Un budget de 43 M€ (hors infrastructures ferroviaires) permettra entre autre de développer l’usage du ferroviaire, de lancer une grande étude régionale de mobilité, de poursuivre le déploiement d’un réseau de bornes de recharge électrique rapides et d’avitaillement en biogaz…
- Reconquérir la qualité de l’eau et valoriser la Loire. La Région investit 34 M€ pour répondre à l’urgence de la dégradation des cours d’eau ligériens et atteindre l’objectif de 37 % de cours d’eau en bon état écologique (contre 11% seulement aujourd’hui), et redessiner le lit mineur de la Loire.
- Préserver et valoriser la biodiversité. Pour atteindre cet objectif, la Région investit 25 M€ sur quatre ans.
Deux actions innovantes et majeures en Pays de la Loire
UNE SEM CROISSANCE VERTE POUR FAVORISER LES PROJETS D’ENR
La création d’une société d’économie mixte (SEM) dédiée à la croissance verte, interviendra sur quatre domaines : la gestion du fonds d’investissement pour les énergies renouvelables, une offre d’ingénierie pour accompagner l’émergence des projets d’ENR (énergies renouvelables), une animation régionale et une offre de service en matière d’efficacité énergétique dans les logements et les entreprises. Enfin, le projet SMILE (SMart Ideas to Link Energies), porté par les Régions Pays de la Loire et Bretagne, poursuit son soutien à des actions pour le développement des réseaux communicants (smart grids). À ce jour, douze projets sont déjà labellisés et cinq sont en passe de l’être pour 2018.
En outre, l’ingénierie associée permettra l’accompagnement de projets ENR, sous forme d’un guichet unique régional, qui pourrait agir en réseau avec les structures d’ingénierie existantes.
LE GREEN BOND, NOUVELLE OBLIGATION VERTE LIGERIENNE
La transition écologique a des répercussions sur le secteur des marchés financiers. En conséquence, un nouveau marché des obligations vertes se développe et connaît une croissance soutenue. Cette obligation verte s’inscrit dans le même cadre juridique qu’une obligation classique, elle présente un prix équivalent et suppose un même processus d’exécution. Appelée Green Bond, cette obligation verte est en clair un emprunt levé sur les marchés financiers, en dehors de toute intermédiation bancaire, directement auprès d’investisseurs (grands assureurs ou fonds de placement principalement). En revanche, et contrairement à une obligation classique, les fonds levés via une obligation verte doivent être explicitement consacrés à des investissements et des projets porteurs d’ambitions environnementales ou sociales.
La Région souhaite, dès septembre 2018, lever 100 M€ d’obligations vertes. Cet emprunt sera destiné à financer des projets en faveur de la production d’énergies renouvelables, de l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments ou de la mobilité durable.