08 novembre 2024
Le catamaran Atlantic Liberté, c’est d’abord l’histoire d’un projet un peu fou du skipper baulois Bruno Peyron : faire construire le plus grand catamaran du monde, entre 26 et 30 mètres. L’annonce de cette idée en 1985 fait alors grand bruit dans le monde de la voile.
En 1986 le projet évolue suite à la décision des instances internationales de la voile qui réduit les tailles maxi des grands multicoques participant aux épreuves transocéaniques (22,8 m), afin d’éviter l’inflation des budgets au détriment de la valeur sportive des équipes.
Bruno Peyron rachète alors le catamaran de Philippe Jeantot qu’il renomme « Liberté » et le modifie en le rallongeant pour courir la « Course de la Liberté » en 1986.
C’est dans cette aventure qu’il obtient le soutien de la Région des Pays de la Loire, et de 2 autres collectivités locales : le Département de Loire-Atlantique et la Ville de Nantes. La Course de la Liberté est organisée pour fêter le centenaire de la Statue de la Liberté, et reprend le trajet de la corvette l’Isère qui partit de Rouen en 1886 vers New-York pour y transporter les pièces de la fameuse statue imaginée par le sculpteur Bartholdi.
1986 est également l’année de la restauration de ce symbole des Etats-Unis ; la torche – seule partie totalement remplacée – est d’ailleurs refaite par un atelier français.
Les collectivités sont séduites par la possibilité de promouvoir l’image de marque de la région nantaise et de la région des Pays de la Loire, à l’étranger, … et d’« affirmer leur volonté commune d’ouverture d’une région qui, déjà connue et renommée pour ses productions rurales et agricoles de qualité, n’oublie pas sa façade et son histoire maritimes ».
En mai 1986, le skipper s’élance de Rouen avec son co-équipier Denis Horeau. L’Atlantic Liberté est le seul bateau franco-américain, et portant qui plus est l’emblème de la course… Sa participation est un succès puisqu’il arrive second, en 15 jours 5 heures et 35 minutes.
Ce multicoque de carbone de 23 mètres de long est notamment doté d’un mât-aile de 25 mètres très innovant à l’époque, et d’un grand spi (voile avant) de 550 m² représentant la statue de la Liberté.
Le Catamaran poursuit son « séjour » américain par la participation à de nombreuses festivités du centenaire, puis reprend la route à l’assaut du record de la traversée de l’Atlantique en solitaire (malheureusement sans succès) puis de la Route du Rhum qu’il termine en deuxième position. Entre temps il aura été rebaptisé Ericsson, nom sous lequel il apportera d’autres prix à Bruno Peyron, dont le premier record de l'Atlantique Nord en solitaire, l’année suivante. Il poursuivra sa « carrière » également sous le nom d’Explorer.
La collaboration avec Bruno Peyron fut suivie par d’autres soutiens de la collectivité locale : pour ses courses à bord du Commodore Explorer, lors de sa traversée de l’atlantique en solitaire en 1992.
Référence des documents présentés : anc-225 (Archives des services chargés de la communication extérieure, dossier de parrainage de la Course de la Liberté, 1985-1987).