Aller au contenu principal

La première éolienne en mer en France est ligérienne

Ça y est. L’éolienne flottante Floatgen, première éolienne en mer offshore installée sur les côtes françaises, a exporté ses premiers kWh vers le réseau électrique français. Elle est testée sur SEM-REV, unique site d’essai en mer pour les énergies marines renouvelables (EMR) raccordé au réseau et opéré par Centrale Nantes.

C’est le début d’une aventure. Floatgen, première éolienne en mer en France et troisième éolienne flottante d’Europe, est bien entrée dans sa phase active de production d’électricité. Installée au large du Croisic, en Loire-Atlantique, l'éolienne flottante a commencé à alimenter le réseau électrique le 18 septembre dernier. Installée au sein du site d'expérimentation de Centrale de Nantes, ancrée par 33 mètres de fond, Floatgen marque un premier pas pour tester en conditions réelles cette technologie et lever les derniers verrous avant son déploiement.
 

Un savoir-faire ligérien reconnu

La mise en production de Floatgen est aussi un signe symbolique pour la France puisqu’elle constitue le point de départ d’un déploiement d’éoliennes en mer et représente une opportunité unique de devenir leader mondial de l’éolien flottant. Floatgen compte notamment le soutien de l’Union européenne, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et de la Région Pays de la Loire*. Claire Hugues, conseillère générale et membre de la commission Agriculture, agro-alimentaire, forêt, pêche et mer, se montre particulièrement enthousiaste : « La mer est riche d’enseignements et d’opportunités. Pour l’utiliser de manière équilibrée dans le souci des différents usages et de son écosystème, il importe de pouvoir s’appuyer sur des sites comme SEM-REV, soutenu depuis son origine par la Région des Pays de la Loire, et des expérimentations comme Floatgen. Sa construction s’est d’ailleurs appuyée sur le savoir-faire d’entreprises locales. »
 

Objectif : développer les énergies marines renouvelables performantes

SEM-REV, conçu et géré par Centrale Nantes, est l’unique site français d’essais en mer multi-technologies connecté au réseau. Il dispose de tous les équipements en mer et à terre permettant la mise au point, la validation et l’optimisation de systèmes de récupération de l’énergie issues principalement de la houle et du vent offshore. C’est un équipement indispensable pour permettre aux entreprises de la filière de répondre au défi du développement de nouvelles technologies EMR fiables et performantes, première étape avant l’industrialisation.
 

Cinq années de développement

Le 18 septembre dernier, le raccordement du câble d’export électrique puis une ultime série de tests réalisés ces derniers jours ont permis à l’éolienne Floatgen d’entrer définitivement en production. Cette annonce est une étape tout à fait emblématique pour les partenaires de ce projet. Cette éolienne est en effet la première unité opérationnelle du concept de fondation flottante brevetée par Ideol (PME implantée à La Ciotat et à Saint-Nazaire)  et construite en béton par Bouygues Travaux publics. Une seconde unité de la fondation Ideol entrera par ailleurs en opération prochainement au large du Japon. Pour Centrale Nantes, « il s’agit du premier outil de production et de la première injection d'électricité dans son câble d'export sur son site d’essais dédié aux énergies marines renouvelables SEM-REV », explique Izan Le Crom, ingénieur de recherche. « C’est le résultat d’une dizaine d’années d’études et d’expérimentations. Centrale Nantes a apporté son expertise en génie océanique, a fourni le système d’ancrage et a mis à disposition son site d’essais en mer avec son réseau électrique connecté à celui d’Enedis, ce qui nous permet de revendre l’électricité produite. »

Permettre l’industrialisation de la filière

En définitive, Floatgen met en exergue le potentiel de créations d’emplois locaux lié à la construction de la fondation flottante Ideol et l’expertise scientifique et technique de la France sur ce marché émergent de l’éolien en mer flottant. Thomas Soulard, ingénieur sur le site d'essais en mer de Centrale Nantes, rappelle que cette phase d’expérimentation est un préalable avant l’industrialisation : « pour permettre l’industrialisation de la filière, à l’export notamment, il est indispensable d’arriver à une certaine maturité technologique. Dans les prochaines semaines et les prochains mois, les mesures et études de ce prototype vont permettre de nourrir la recherche, afin de répondre aux défis de demain. Des défis économiques, industriels, environnementaux. »

*Aide régionale de 11 M€ sur les 19.5 M€ dont 1 million d’euros d’avance remboursable.
 

A savoir

Le projet Floatgen, débuté en 2013, réunit différents partenaires européens dont Ideol, qui a conçu l’ensemble du système flottant (la fondation, le système) et a fourni l’éolienne, Centrale Nantes qui a installé le système d’ancrage, fourni le câble d’export de l’électricité et la connexion au réseau, le centre de recherche avec tous ses équipements, et Bouygues Travaux Publics qui a construit le flotteur.