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« La lutte contre le décrochage scolaire, un vrai travail de broderie »

La Région des Pays de la Loire a voté en mars 2017 un « Plan Nouvelle chance pour les décrocheurs », en lien avec le Rectorat. Ce plan vient renforcer tout le travail accompli depuis 2012 dans les établissements pour lutter contre le décrochage scolaire. Les résultats sont probants comme en témoigne Vincent Debourbe, proviseur-adjoint du lycée Rosa Parks à la Roche-sur-Yon.

« Le décrochage scolaire est un problème complexe pour lequel il n’y a pas de solution unique », affirme Philippe Barré, élu régional en charge du décrochage au sein de la commission Education et lycées, orientation et lutte contre le décrochage, civisme. « Plusieurs moyens existent pour aider les jeunes à trouver leur voie. Le travail préventif à mener avant le décrochage est essentiel. Pour cela, la Région des Pays de la Loire propose différents dispositifs de soutien aux établissements mobilisables au travers d’appels à projets. Nous nous appuyons par ailleurs sur le réseau des Plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD). C’est ce travail collaboratif entre la collectivité régionale, le Rectorat et tous les acteurs concernés (CIO, Mission locale, MLDS*, etc.) qui permet de répondre au cas par cas. »

Prévenir plutôt que guérir

Deux nouveaux appels à projets ont vu le jour à la rentrée dernière : Actions innovantes pour les jeunes en rupture et Actions innovantes pour les jeunes en difficultés dans leur établissement.  Ils ont permis de financer dès cette année près de 30 projets. Comme au lycée Rosa Parks à La Roche-sur-Yon (85) qui a reçu cette année une subvention de 5 000 euros au titre de l’appel à projets Actions innovantes pour les jeunes en difficultés dans leur établissement. Ici, la prise en charge du décrochage scolaire est un travail au quotidien. « Depuis cinq ans, nous développons des actions qui permettent de prévenir le décrochage d’élèves dans le cadre de notre programme Itinéraire bis », explique Vincent Debourbe, le proviseur-adjoint de l’établissement.
« Nous souhaitons être davantage dans la prévention que dans la remédiation. Tout l’enjeu est de repérer suffisamment tôt les élèves les plus fragiles. On évalue les difficultés liées aux apprentissages, à l’orientation et tous les phénomènes liés à la socialisation des jeunes. Pour les situations qui relèvent de problèmes médicaux ou judiciaires pour lesquels nous ne sommes pas compétents, nous pouvons faire appel à des organismes extérieurs. Nous travaillons prioritairement avec les élèves entrant en 1e année de CAP, 2nde Bac pro, 2nde Bac général ou technologique et 3e PEP (Préparatoire à l’enseignement professionnel ».
 

Un accompagnement individualisé

Concrètement, Itinéraire bis permet de proposer aux élèves, de manière individualisée, des actions d’accompagnement en fonction de leurs difficultés, avec le concours de partenaires internes ou externes. Parmi lesquelles, figure notamment l’action éducative ligérienne « Donner de la voix pour trouver sa voie » qui s’avère « très efficace sur la persévérance scolaire », constate le proviseur-adjoint.  
Le succès d’Itinéraire bis repose sur la participation active de tous les membres de l’équipe éducative, en lien étroit avec les familles. Le travail du Groupe de Prévention du Décrochage Scolaire (GPDS) qui a été installé dans le lycée est déterminant. Il étudie chacune des situations et suit chacun des jeunes.
« Cette année, nous avons mis en place 17 actions différentes de prise en charge collectives ou individuelles, qui permettent l’acquisition de connaissances, le développement de compétences, l’adoption d’attitudes sociales, et surtout, un regard nouveau que les jeunes peuvent poser sur eux-mêmes », poursuit Vincent Debourde. « Quatre-vingt-sept jeunes, sur les 113 repérés parmi les 550 jeunes ayant fait leur rentrée en 2017, ont bénéficié d’au moins une de ses actions. Il est encore trop tôt pour mesurer le bénéfice à long terme de ces actions, mais on peut déjà souligner que sur les 87 jeunes pris en charge cette année, seuls quatre ont vraiment décroché. Et ceux-là, ont fait l’objet d’un signalement auprès de la Plateforme de suivi et d’appui aux décrocheurs ».

15 Plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs sur le territoire

« Pour conduire ce dispositif, ajoute Vincent Debourbe, nous avons la chance d’accueillir dans nos murs la MLDS (acteur de la PSAD) qui est très impliquée dans tout le travail que nous faisons. C’est précieux, car nous sommes toujours confrontés à des parcours et histoires personnelles complexes. Lutter contre le décrochage scolaire est un vrai travail de broderie. »
Placées sous la houlette de la Région depuis 2015 et animés en très grande majorité par les directeurs/trices de CIO, 15 PSAD ont été mis en place sur tout le territoire régional. Elles ont pour mission le repérage des jeunes en difficultés, le contact et l’orientation vers un retour en formation des jeunes concernés. À travers ce réseau, la Région, outre une fonction d’animation, doit s’assurer de la coordination des actions d’un nombre important d’acteurs publics et parapublics et des nombreux dispositifs à destination des jeunes de 16 à 25 ans sans qualification.

*Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire