14 novembre 2024
Lycée Jules-Verne, 9 juin, Nantes. C’est la fin de l’année scolaire et beaucoup d’élèves de Seconde se posent encore la question de leur avenir professionnel. Certains savent depuis tout petit la profession qu’ils aimeraient exercer, d’autres non. Dans ce cas, l’enjeu peut être d’abord de déterminer ce qui ne les attire pas. C’est le cas de Raphaëlle, 15 ans qui ne souhaite pas étudier les mathématiques, ni exercer de métier manuel. « J’aimerais bien aider les autres plus tard, travailler dans le social », affirme-t-elle.
« Le rêve mène au réveil »
Face à Raphaëlle, Nathalie Pinson, de l’association La Place des métiers, retenue par la Région dans le cadre de l’appel à projets portant sur "les actions d’orientation innovantes en matière d’informations sur les métiers et les formations". Par leur intermédiaire, des échanges constructifs sont menés en classe, dans le cadre d’une réflexion plus générale intitulée "Le monde des métiers". Boris Cyrulnik dit "le rêve mène au réveil" », aime rappeler Nathalie Pinson : « le but n’est pas tant de savoir ce que l’on veut faire plus tard, mais de découvrir des parcours, ouvrir le champ des possibles pour cheminer petit à petit vers un projet professionnel. C’est un processus qui peut prendre du temps et évoluer tout au long de la vie. »
« J’ai appris beaucoup de choses sur des métiers »
Le projet a été mené en distanciel, de manière progressive sur une dizaine de séances en demi-groupe, sur l’heure hebdomadaire dédiée à l’orientation : dans un premier temps, les élèves ont visionné une des nombreuses vidéos métiers présentant une variété de parcours professionnels. Une bonne occasion d’observer, de mémoriser, d’apprendre à découvrir, d’explorer, de choisir et de justifier. C’est ainsi qu’Arthur, 15 ans, a été marqué par le récit de la femme barbière car « J’ai trouvé cela très intéressant, j’ai appris beaucoup de choses sur des métiers que je ne connaissais pas ». Frigoriste, pentester, psychologue, pâtissier, photographe de guerre, élagueur, journaliste… Le panel des professions à découvrir est vaste. Pour Nathalie Pinson, ce qui compte, « c’est que les élèves arrivent à dire aux autres pourquoi ils ont aimé ou pas la vidéo. Cela leur permet de développer leur esprit critique ».
« On a tous une place dans la société »
Face aux inquiétudes exprimées par la majorité des élèves de cette classe de Seconde générale sur le travail, Anne-Sophie Fagot les rassure : « On a tous une place dans la société et quand on l’a trouvée, on est comme un poisson dans l’eau. La réflexion conduite ici permet de vous éclairer dans vos choix pour demain ». L'élue leur conseille également de prendre du plaisir dans les études, et dédramatise en invoquant le droit à l’erreur. « On peut se réorienter, et se reconvertir une fois adulte ». Et du côté des enseignants ? « Absolument positif ». Ce projet leur a permis de nouer une relation différente avec leurs élèves et de découvrir, eux-aussi, une multitude de métiers. De l’aveu même des intéressés, ils n’auraient pas effectué cette démarche de leur propre initiative
Anne-Sophie Fagot,
conseillère régionale de la commission Jeunesse, emploi, formations, lycée et orientation
Apprendre à se connaître
« Ce sont les jeunes qui ont porté le parcours », se réjouit Nathalie Pinson. Les élèves ont vraiment joué le jeu. « La thématique de l’orientation est sensible car les collégiens et les lycéens subissent une pression sociale et familiale importante. Et cette liberté de choix qu’offrent tous ces métiers, c’est effrayant pour eux », poursuit-elle. C’est pourquoi elle conseille d’apprendre d’abord à se connaître pour trouver une voie qui corresponde à sa personnalité. Elle est reconnaissante envers la Région d’avoir soutenu cette expérimentation qui nécessite du temps et du réseau. Elle se poursuivra l’année prochaine pour que d’autres élèves puissent à leur tour découvrir de belles histoires, sources potentielles d’inspirations. Une brique de plus dans l’aventure de l’orientation scolaire et professionnelle.
L’appel à projet Actions innovantes en matière d’informations sur les métiers et les formations a permis à la Région de soutenir neuf structures en mobilisant 232 250 €.
L’association La place des métiers a ainsi perçu une aide de la Région de 25 000 € pour son action menée de janvier 2021 à juin 2022 auprès de 150 enseignants et 2 300 élèves, principalement des collégiens de Loire-Atlantique. Mais ce dispositif numérique est ouvert à des profils très divers (collégiens, SEGPA, ULIS, lycéens, apprentis, etc.) sur les cinq départements ligériens, avec une reconduite du soutien régional pour l’année scolaire 2022-2023 avec un objectif de déploiement de l’action auprès de 600 classes de l’Académie
