05 novembre 2024
« A l’occasion d’un entretien avec Michel Barnier, négociateur en chef sur le Brexit, le 29 janvier dernier à Bruxelles, alors que les négociations entre le Royaume‐Uni et l'Union Européenne sont entrées dans une nouvelle phase, j’ai affirmé que la reconnaissance de l’impact du Brexit pour les régions du littoral atlantique est plus que jamais un impératif.
En premier lieu, les implications que pourrait avoir le potentiel retrait du Royaume‐Uni de la Politique Commune de la Pêche (PCP) sont très préoccupantes pour l’ensemble des professionnels de la mer de notre littoral. Rappelons que les navires bretons comme normands réalisent 50% de leurs activités dans la zone économique exclusive (ZEE) du Royaume‐Uni. Pour les Pays de la Loire, c’est l’ensemble des pêcheries qui risque également d’être impacté par le Brexit.
J’ai mis en particulier l’accent auprès de Michel Barnier sur le risque de concurrence déloyale qui pourrait s’installer entre pêcheurs européens et britanniques, si ces derniers n’étaient plus soumis après le Brexit aux exigences de la Politique Commune de la Pêche comme l’obligation de débarquement ou le respect des quotas.
J’ai souligné qu’il était vital que Bruxelles obtienne, à l’issue des négociations, l’engagement du Royaume‐Uni à respecter les acquis de la politique commune de la pêche, afin de maintenir une gestion partagée des ressources halieutiques en mer entre l'UE et le Royaume‐Uni.
S’agissant du tourisme et des transports sur lesquels j’ai souhaité attirer l’attention de Michel Barnier, il faut souligner que les professionnels du tourisme ligérien nourrissent les plus vives craintes sur les contraintes que pourraient rencontrer à l’avenir les ressortissants britanniques qui représentent en Pays de la Loire 24% des touristes étrangers.
Le Brexit pourrait par ailleurs avoir un impact majeur sur l’activité portuaire ainsi que sur les activités maritimes de l’Atlantique et de la Manche. Quant aux compagnies aériennes, elles pourraient elles aussi voir leurs activités entravées par les conséquences du Brexit.
C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité alerter Michel Barnier et lui proposer qu’un véritable dialogue structuré au niveau européen puisse s’instaurer avec les régions afin que celles‐ci puissent contribuer de manière constructive aux négociations entre le Royaume‐Uni et l'Union Européenne.
J’ai enfin proposé qu’un échange régulier entre la Commission Arc Atlantique et le cabinet de Michel Barnier puisse s’instaurer et qu’un nouveau point d’étape puisse avoir lieu d’ici le mois de juin prochain.»
Christelle Morançais
Présidente du Conseil régional des Pays de la Loire
Présidente de la Commission Arc Atlantique