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Bernard Werber au rendez-vous de Cultissime

Avec plus de 35 millions d’exemplaires vendus dans le monde et ses œuvres traduites en trente-cinq langues, Bernard Werber est l’un des auteurs français contemporains les plus lus à travers le monde. Le parrain de la première édition du festival Cultissime nous a accordé un entretien.

Bernard Werber, vous êtes un incontournable de la littérature française, ça vous flatte ou ça vous fait peur ?

Incontournable je ne sais pas, mais c’est vrai que mes lecteurs sont fidèles et me suivent. Je vieillis avec eux et ma plume évolue aussi, même si dans ma tête, j'ai toujours l’impression d’être un adolescent. Donc non, cela ne me fait pas peur… (rires)

Les succès vous est-il tombé dessus sans que vous ne vous en rendiez compte ?

En réalité, c’est encore plus simple que ça. Quand j’ai démarré ce métier, j’ai bien évidemment rencontré les auteurs, et ils m’ont souvent guidé en me demandant : "souhaites-tu les honneurs ou le public ?" S’il faut choisir, j’ai choisi le public. C’est difficile d’avoir les deux. J’ai simplement souhaité avoir deux choses : le temps et l’espace. Que mes livres continuent d’avoir du sens. Avec Les Fourmis, je me suis dit que c’était possible… Je ne souhaite pas être un phénomène de mode, j’écris pour que ça dure…

Qu’est-ce qui vous motive à écrire ?

C’est tout sauf une vocation. Plus jeune, j’aspirais à devenir avocat et pendant mes années lycées, j’ai participé au journal des élèves. Je me suis beaucoup amusé et l’aventure a commencé de cette manière. Je suis devenu journaliste à La Voix du Nord, puis au Nouvel Observateur. Je n’ai pas voulu me mettre de limite et c’est ainsi que j’ai commencé à créer, à écrire plus librement.

Il y a l’œuvre Les Fourmis qui vous suit depuis quelques années…

Je leur dois tout. C'est une passion les fourmis, qui remonte à mon enfance lorsque je me trouvais à quatre pattes dans le jardin familial, à les observer, à expérimenter des choses avec elles. C’est un insecte fabuleux jeune de 120 millions d'années, qui a guidé mon observation de la nature, et du monde en général En m’intéressant aux fourmis, je me suis intéressé profondément aux autres, et à l'humanité en général.

Comment définiriez-vous votre écriture ?

Elle est somme toute assez simple. J’ai une formation de journaliste scientifique, ma seule formation en littérature est liée à la lecture de livres, je suis très gourmand dans ce registre. Quand vient mon tour de coucher des mots sur le papier, je fais du "sujet verbe complément", je m’attache surtout à mon sujet et moins à la musicalité des mots, ce qui explique que mes livres peuvent facilement être traduits en langue étrangère.

Vous avez une grande capacité de travail et de production. Est-ce la peur du vide qui vous guide ?

Je suis un touche-à-tout qui a profondément peur que ma seule vie ne me donne pas le temps d’accéder à tous les domaines qui me tiennent à cœur : la peinture, la musique, le théâtre, l’écriture… Cette crainte, je l’ai depuis l’âge de mes 14 ans, lorsque j’ai eu le sentiment que tout pouvait s’arrêter d’un coup. D’où cette volonté de me multiplier, jusqu’à monter sur les planches maintenant.*
*Bernard Werber est actuellement en tournée avec son spectacle Voyage intérieur, qui propose cinq méditations guidées.

Vous avez accepté d’être le parrain d’un événement culturel inédit en Pays de la Loire, portant sur les œuvres cultes, et qui réunit les passionnés de culture pop et littérature classique. Pourquoi ce choix ?

Cultissime, c’est une démarche originale qui permet de parler de différents univers artistiques, mêlées les uns aux autres. Ça me va bien car je suis moi-même un polymathe et j’aime m’intéresser et comprendre tout ce qui se passe dans mon époque. J’aurai donc plaisir à venir à Angers, rencontrer le public.

Connaissez-vous la région des Pays de la Loire ?

Oui, je viens d’ailleurs chaque année du côté de Saumur aux Journées nationales du livre et du vin, c’est un rendez-vous qui m’émerveille car il s’offre le long d’un fleuve magnifique. J’aime cette idée qu’un fleuve comme la Loire puisse rester ainsi sauvage, que la main de l’homme n’arrive pas complètement à dompter. Il y a quelque chose de rassurant dans cette idée.